DU 08 DECEMBRE 2017 AU 27 JANVIER 2018
Dépliant de l’exposition
L’exposition dans la presse
Liste des artistes participants (cliquez sur les portraits pour en savoir +)
Jill BONNAUD – PEINTRE GRAVEUR
« Le monde entier vit sous le signe de nuage, souvent fantomatique, parfois toxique. Le ciel, source de lumière, est le Sujet du tableau, mais aussi symbole du changement de nos sentiments. Son inspiration/expiration nous incite à respirer l’imagine-air. Avec sa tête dans les nuages, Jill sait que l’essentiel est dans la nature, mais que cet équilibre que l’on trouve dans ses tableaux est fragile, très fragile. »Daniel MARINGUE
Depuis toujours, je vis et je travaille à Escolore près de Billom. Fille de la terre, comme j’aime à me définir, j’ai toujours été fascinée par la métamorphose permanente de la nature qui m’entoure. Après un court passage aux Beaux-Arts, j’ai dû interrompre mes études à la suite d’une maladie. Mon travail, mes recherches, je les ai poursuivis en autodidacte. C’est de la nature que jaillit l’essence de mon art. J’éprouve une grande complicité, une véritable intimité avec cette matière terre, végétaux, minéraux… et j’aime m’en imprégner, afin de la raconter au moyen d’une écriture géologique. Chacune de mes œuvres soulèvent un voile, une réflexion, un combat.
Toujours de la série, décidément…Quelle délectation alors. Que l’outil serve la gravure, la peinture voire la couture ou le dessin, le thème ou le sujet sont prétextes à tentative et re-tentative, exercice, extrapolation. Se perdre dans le nombre et jubiler.
Le sujet se sépare des chaînes de la réalité dans un flou pictural habité. Lumineuse ou obscure, l’image, à rebours de la description, s’anime alors de forme mystérieuses, possibles endormis, puisés à la source de l’objet, désormais miroir évocateur.
C’est une photographie charnelle qui ne s’intéresse pas à flatter la surface de l’objet mais la transperce, la dissèque et cherche dans les tréfonds son éther.
Imagine et concrétise des « poèmes » à partir d’improbables assemblages de matériaux divers.
Ces matériaux , attractifs pour elle , sont toujours à l’origine de « l’oeuvre ».
S’en suit l’aventure de la création ; ne pas trahir l’idée imposée , aller au bout en cherchant à » magnifier », autant que faire se peut , ces mystérieuses et impératives alliances qui font parfois dire entre autre :
« Elle coud la pierre , brode l’épaisse carapace minérale comme un parfum sur le souffle léger d’une soie »
« L’œuvre vit du regard qu’on lui porte. Elle ne se limite ni à ce qu’elle est, ni à celui qui l’a produite, elle est faite aussi de celui qui la regarde », voilà des propos de Pierre Soulages que j’aime citer. Ma peinture c’est ainsi que je l’envisage comme un espace de liberté et d’échanges. Inciter à l’intériorisation, au rêve, pour ouvrir un champ libre à celui qui regarde, le convaincre de se laisser porter par le geste et d’entrer dans l’espace en mouvement de la toile, entre le vide et le plein, le clair et l’obscur, sans chercher de représentation figurative, telle est l’aventure dans laquelle je vous propose de me suivre.
Mes inspirations révèlent la fragilité des émotions que l’on recherche et que l’on fuit sans cesse! Les formes donnent corps à l’éveil des souvenirs et des expériences intimes; La vie, L’Amour et le Temps. Pour ne pas les perdre, je les matérialise en sculptures palpables, durables. Ces réalisations narratives sont source d’un langage imaginaire. La matière et la couleur fixent et transmettent mes sensations fugitives. L’aboutissement est à la fois éternel et fragile.
Nuée, avec ce grand format la gestuelle évolue librement dans un jeu de miroir des corps : Nu, Matière, Espace. En quête d’altérité Anne Roche arpente la toile dans l’expérimentation et dans l’errance. Aux premiers pas, elle tisse rapidement avec son modèle une chorégraphie qui explore physiquement et intimement des Limites des Corps.
J’ai voulu suggérer la répétition, celle des visages, celle des visages dans le temps qui est lui-même répété et mouvant:
Ce qui est en bas est presque comme ce qui est en haut, ce qui est à droite comme ce qui est à gauche.
Les couleurs: l’ocre principalement exprime la chair, un certain bleu, l’espace inscrit dans le temps.
Catherine REINEKE-MANRY – PEINTRE
La beauté de la rose n’a de rivale que sa fragilité. La vie est ainsi, que peint Catherine Reineke-Manry : végétale, précaire et éphémère et qui, à l’apogée de sa gloire, déjà révèle sa lente métamorphose. Cueillir la rose c’est pouvoir en saisir toute la délicatesse mais aussi accepter d’en laisser les pétales s’envoler dans le vent et rejoindre la mer ; c’est reconnaître que toute chose naît, vit et meurt, et garder en son sein la nostalgie d’un temps à jamais révolu. La peinture, par le symbole, nous élève à cet odorant souvenir et nous rappelle que la beauté est mouvement, devenir, et que seule la mémoire a le pouvoir de nous en ouvrir à nouveau les portes. La beauté, libre de toute règle, de tout canon, réveille en nous ce plaisir simple mais si profond pris à l’inattendu, à l’imprévisible, en somme, à la grâce du monde.
Anne-Sophie REINEKE, 31 octobre 2017