André VEILLAS

André Veillas est un singulier personnage. Précis, méticuleux, couvrant ses petits carnets de notes, Veillas se dit un artiste besogneux ; besogneux, oui, en effet, on pourrait le croire quand on découvre ses tableaux en cours avec, par endroit, des espaces qu’il cache pour les soustraire à son regard comme si celui-ci risquait de se laisser emporter et échapper à son contrôle.
Oui, Veillas ne laisse rien au hasard. Sa main le guide presque exactement là où il le souhaite. Il maîtrise l’organisation, la couleur, les reliefs. Il maîtrise la profondeur et la force de ses compositions, la beauté, la chaleur et la richesse des teintes précieuses qui attirent l’oeil et ces merveilleux glacis qui vous donnent envie de toucher sa peinture pour s’assurer qu’elle est bien réelle.
Alors, besogneux André Veillas oui, avec un coeur à l’ouvrage immense comme son talent, une humilité et une pudeur touchante comme l’émotion qui vous étreint face à son travail ! Merveilleux bonhomme, artiste splendide. Tout simplement.

Evelyne TAUTOU

Dans la peinture, André, le temps se laisse ralentir mais c’est bien lui, ce cruel qui te capture toi et les tiens. Le temps jouit de la quête du peintre. Toute œuvre est réponse inattendue et les images infinies vont à l’encontre de la vie figer de la lumière. Un morceau de ciel est un cri intérieur, une vision sans le sens, un point qui ne peut être un centre, le regard une chute vers une chambre noire où tout va recommencer entre poussière et choir.

Imprévisible ou seuil de l’ombre est désormais la vision vraie des vigilances de Veillas.

Son refus de transposer la banalité trompeuse des apparences contient le sens. Pour le visiteur d’icônes voir est savoir. Heureux celui qui sait reconnaître sans le sujet les signes de l’émoi.

Robert-L. Liris