Fournerie – Peinture Intimes

 » Sa peinture est le reflet de son âme : jamais dans la bassesse, toujours dans l’élévation « . Eric Mouzat

…L’homme est insaisissable. Sitôt qu’on croit le connaître, une nouvelle facette apparaît, un peu comme les fractales chères à son cœur et qu’il peint avec tant de finesse et de subtilité qu’on ne sait même plus que c’en sont. Certes ses arbres ne sont pas des lilas, mais ils occupent une telle place dans la période actuelle de cet artiste icono-inclassable qu’on en vient à se demander s’il ne nourrit pas un fétichisme malsain à leur égard. Des élucubrations psychanalytiques pourraient faire penser à un Œdipe mal digéré, mais Claude-Henri a un fort bel appétit et son estomac supporte à merveille le whisky, les fines Appellations, la gélatine à pâté, ou l’escalope à la salade.

L’homme nous file entre les doigts, c’est certain. Sa stratégie la plus élaborée pour y parvenir est la culture des incongruités. Il en fait d’ailleurs pousser quelques-unes, en la douce compagnie de paradoxes et autres improbabilités, sur son balcon dans des jardinières prévues à cet effet. Son épouse fait semblant de ne rien voir. Claude-Henri les nourrit affectueusement chaque matin, entre laudes et ablutions matutinales, avec un mélange de dérision, de détachement et de subtilité. Il en prend soin comme de la pulpe de ses dents, et, lorsqu’elles sont bien mûres, il ne lui reste plus qu’à les greffer à ses tableaux…

Eric Mouzat