Bertrand Hirth

DU 23 OCTOBRE 2009 AU 05 DÉCEMBRE 2009

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Catalogue de l’exposition

Dépliant disponible à la galerie le temps de l’exposition

Présentation de l’exposition

Le travail commence pour Bertrand Hirth par une minutieuse préparation, réfléchie, structurée, au cours de laquelle l’artiste ébauche son œuvre. Plutôt que pinceaux et couteaux, il utilise alors mètre, équerre, compas et règles graduées. Pour lui, la grammaire de la matière commence avec la géométrie. Peu de modifications suivront ensuite cette méticuleuse ébauche. L’univers de Bertrand Hirth a ses couleurs dominantes – ocre, rouille, brun, gris et noir – et ses éclairs fugaces, or chaud ou rouge sang. Travaillant le mortier au couteau, il décline ensuite la rationalité de son univers personnel selon une mécanique bien rôdée.

Sculpter la peinture

Plutôt que peintre, Bertrand Hirth ne serait-il pas sculpteur ? En effet, pour goûter véritablement une œuvre de Bertrand Hirth, il faut prendre le temps de l’apprivoiser lentement (l’œuvre), il faut prendre le temps de s’en approcher, de s’en éloigner (l’œuvre toujours), faire jouer la lumière à différentes intensités et un différent point. On découvre alors la force avec laquelle la matière s’incarne dans des œuvres plus sculptées que peintes : surfaces dures et froides de l’acier, âpre rugosité de la brique, du rocher, de la terre, incandescence du métal en fusion …on pressent les masses dans l’emboîtement parfait des volumes. La force du magma dans les ridules épaisses qui plissent la surface d’un tableau. Peintre, ou sculpteur noctambule, Bertrand Hirth extirpe de la nuit et des monstres de béton et d’acier assoupis au cœur des vagues terrains des friches industrielles une matière brute, puissante à laquelle il rend son élémentaire noblesse.

Dans son atelier, situé dans une rue tranquille de Bischheim, Bertrand Hirth travaille toujours à plusieurs œuvres à la fois, passant de l’une à l’autre au gré de son inspiration. D’autres toiles attendent leur tour, retournées face contre le mur.

Créer, pour Bertrand Hirth, c’est reprendre sans cesse le fil de la même conversation, s’obstiner à trouver une forme, une couleur, une résonance qui incarne – ou révèle – cette pulsion originelle. Sans jamais vraiment y parvenir. Le ressort de la création pour Bertrand Hirth s’apparente ainsi au supplice de Tantale. Derrière l’apparente simplicité de ses toiles, de longues heures d’une lente maturation au cours de laquelle les formes s’agencent, s’imbriquent, se complètent. Bertrand Hirth peint avec la constance d’un bâtisseur de cathédrale. Au fil des années, il a du reste érigé sa création comme on dresse une muraille. Une muraille ? Autour de quoi ? Mystère? Reste la matérialité, la présence lourde de son travail. La création sédimenterait-elle la mémoire ? En serait-elle la muette expression ? Une œuvre de Bertrand Hirth devrait-elle se lire selon la méthode des relevés stratigraphiques chers aux archéologues ? Chacun jugera. Passionné par le cinéma expressionniste allemand, la musique de Kraftwerk et les films de David Lynch, Bertrand Hirth peut apparaître comme un artiste lunaire à l’univers mental labyrinthique. Ne déambule-t-il pas de longues heures, la nuit, à la recherche d’une inspiration qu’il trouve en parcourant les zones industrielles, en ces espaces où sommeille une modernité de métal lentement corrodée, où l’Histoire se condense, où la friche industrielle se fait archéologique. Du reste, ce n’est pas étonnant si certaines de ses œuvres évoquent un dédale, un complexe assemblage de rouages et de métal ; si elles rappellent les labyrinthes géométriques d’Escher, qu’il apprécie tout particulièrement. On se demande alors si les lignes qui sourdent des toiles de Bertrand Hirth ne seraient pas des cicatrices sur le point de rompre plutôt que la jointure de blocs trop parfaitement enchâssés. Serait-il le peintre des fissures plutôt que celui de la matière lourde et rassurante dont on fait des citadelles. Veut-il emprisonner la matière ou bien souhait-il la libérer ? Là encore, chacun jugera.

Textes de Laurent Lanfranchi
Directeur de Terra Nobilis

Accédez au portrait de l’artiste

Contact :
Bertand Hirth – 3 impasse du laser 67800 BISCHHEIM (France)
Site internet : www.hirthbertrand.com
Email : bertrand.hirth@free.fr
Tél : 06 70 56 52 41

Quelques oeuvres (cliquez sur les vignettes pour les agrandir)

Bertrand Hirth